Cette patiente appareillée de très longue date, puis implantée il y a quelques années (9 ans) renouvelait à la fois son processeur et son aide auditive du côté opposé à l’implant cochléaire. Elle bénéficiait théoriquement pour la première fois fois de la bimodalité, le circuit du processeur et celui de son aide auditive fonctionnant de concert.
L’audition résiduelle du côté de son aide auditive (oreille droite) laissait jusqu’à maintenant peu d’espoir d’obtenir une vocale à 100%, et encore moins une intelligibilité dans le bruit :

Comme souvent dans ces cas de bimodalité, l’adaptation de l’aide auditive est en sur-correction des BF, la patiente recherchant nettement le fondamental et les premiers formants. Et à l’heure de l’adaptation en dômes de tous poils, on se rend compte à quel point il est délicat d’obtenir du gain à 125 ou 250Hz, même avec un embout qui va bien :

Le Framatrix sur cette seule oreille droite appareillée donne des résultats très moyens, un SRT60 à +12,4dB de RSB. C’est finalement attendu avec une bande passante qui s’arrête à 1800Hz :

Avec l’implant seul, testé en suivant, on obtient à peu près le même résultat, +12,6dB de RSB pour 60% d’intelligibilité :

Le miracle se produit littéralement avec l’aide auditive et l’implant, ensemble :

On passe à +5,4dB de RSB pour 60% d’intelligibilité ! Très loin de la marge d’erreur statistique du Framatrix.
A l’heure ou la science est si souvent mise en doute, ou chacun, de son expertise toute personnelle peut médiatiquement balayer d’un revers de main des années de recherche, reconnaissons qu’elle avance la science, et qu’elle permet aujourd’hui de belles choses !
PS : à la suite de nombreux retours sur ce cas, nous sommes bien d’accords, c’est ici le cerveau qui permet ce si bon résultat de bimodalité, épaulé par une technologie permettant très certainement de lui libérer de la ressource cognitive.
Il n’est pas inutile de rappeler que l’implant et la prothèse ne stimulent pas exactement les mêmes zones fréquentielles. L’implant envoi la bande de fréquences captée par son micro 250 – 6000 Hz dans une zone perceptive qui correspond à la zone de contact de l’électrode dans la cochlée 800 – 6000 Hz alors que la prothésiste respecte la zone captée. Il faut donc toujours vérifier la perception de hauteur du signal perçu par le patient sur les deux voies auditives lui demandant, à travers un balayage en champ libre si le signal est le même sur les deux oreilles. Il faut ensuite traiter les bandes de fréquences qui sont en diplacousie.