And the winner is…

La revue Ear and Hearing vient de décerner son prix annuel du meilleur article scientifique. Pour l’année 2011, il s’agit d’un article pouvant nous intéresser en pratique quotidienne (c’est loin d’être toujours le cas pour les articles de cette revue…):

Cochlear Dead Regions in Typical Hearing Aid Candidates: Prevalence and Implications for Use of High-Frequency Speech Cues

Cox, Robyn M.1; Alexander, Genevieve C.1,2; Johnson, Jani1; Rivera, Izel3

Vous pouvez le télécharger directement .

Le panel testé est large (170 personnes), ce qui en fait, quand on connait la difficulté à recruter des sujets potentiels, une étude solide sur ce plan là.

Le mode d’administration du test est différent de celui accessible par les audios, car il a été réalisé aux inserts, ce qui a ainsi évité les transferts transcrâniens lors de l’utilisation de fortes intensités. Et d’ailleurs, Moore a récemment développé une version du TEN-Test pour inserts.

Autre chose, le critère de « positivité » retenu pour le TEN-Test est très strict: TEN systématiquement supérieur aux seuils non-masqués et décalage masqué/non-masqué strictement supérieur à 10dB pour déclarer le TEN-Test positif.

Avec ces critères, la prévalence de ZMC était de 31% des sujets testés, pour des pertes mesurées de 60 à 90dB HL.

Les chercheurs ont ensuite posé une question: « Faut-il maintenir une amplification dans la (supposée) zone morte ? »

En clair, les individus présentant un TEN-Test positif peuvent-ils utiliser des indices « hautes fréquences » alors que la cochlée n’est pas capable de les analyser ? Faut-il arrêter l’amplification au début le la zone morte ? Qu’y a t-il à perdre en faisant une restriction de bande passante ou en démarrant un décalage fréquentiel (trop) tôt ?

Et bien contre toute attente, les individus présentant un TEN-Test positif ont mieux répondu aux tests d’intelligibilité dans le bruit AVEC une amplification des HF que sans amplification des HF.

Les auteurs conseillent donc une certaine prudence dans la restriction stricte de bande passante, même en cas de ZMC présumée. Une information délivrée dans les aigus, si elle n’altère pas le confort, apporte des informations analysées probablement dans d’autres zones cochléaires que celles altérés, avec amélioration potentielle des scores de reconnaissance verbale. Et même en cas de suspicion forte de ZMC, il n’est pas inutile de poursuivre une amplification jusqu’à 1.7 fois plus loin que la fréquence de départ de la supposée ZMC.

Je vous l’ai faite courte, mais c’est effectivement une très (longue et) belle étude. Avec implications dans notre quotidien…

 

6 commentaires sur “And the winner is…

  1. Le TEN test nouvelle version développé par B. MOORE disponible en France dans quelques jours 🙂 je viens de finir sa validation avec Brian Moore et c´est très bon.

      1. Je reviendrais vers vous avec un artcile spécial sur ce TEN test présent dans le module audiométrique Otometrics. Et j´espère ajouter la signature de Brian moore à cet article.

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