WYSIWYG, enfin !!

WYSIWYG est l’acronyme de « What You See Is What You Get » ce qui donne à peu près « Ce que vous voyez (à l’écran) est ce que vous obtenez (en réalité) ».

Ce terme s’appliquait en informatique des années 80/90 sur les « ordinausores », quand un logiciel (Word par exemple) n’affichait pas à l’écran (un vilain mode texte) ce qui sortirait à l’impression.

On peut considérer que (sans forcément le savoir) l’audio a travaillé longtemps comme ça… En effet, ce qu’affichent les logiciels est rarement ce qui va se passer réellement en dB SPL au tympan, d’où des séances de réglages, des fois interminables, quand on était tombé sur un « os » acoustique !

Solution pour échapper à ce problème: faire de la mesure in-vivo, condition nécessaire mais pas suffisante, car on ne connait toujours pas le seuil du patient en dB SPL au tympan. Pour ce dernier point, deux matériels sur le marché français: Aurical (REDD par insert) et Fonix (REDD par le casque). Le cas échéant, mesure de l’audition aux inserts EAR et ajout du RECD. Tout ça est certes chronophage, mais on perd/prend du temps une fois, et on en gagne tout le temps ensuite !

De leur côté, les fabricants ont essayé d’affiner dans leurs labos les niveaux de sortie au tympan, mis en corrélation les audiométries par les apareils et les niveaux résultants au tympan, bref, l’écart entre le niveau affiché par le logiciel et le niveau réel atteint dans le conduit s’est minimisé, les séances de réglages ont atteint plus vite leur but.

Parade ultime: le RECD (Starkey puis Widex) et enfin la mesure in-vivo du niveau de sortie (REAR) par l’appareil (Starkey). On allait vraiment savoir ce qui se passait au tympan, les courbes affichées par le logiciel seraient vraiment représentatives de la réalité.

Un gadget ?

Vite fait, je vous propose une copie d’écran d’une mesure in-vivo faite avec un intra Starkey S-Série iQ. Comme vous le savez peut-être, cet appareil intègre la mesure in-vivo directe en connectant la sonde de mesure sur le micro de l’appareil.

Les seuils du patient (seuil et UCL) ont été mesurés aux inserts, les cibles DSL 5a de l’Affinity sont en conséquence; également, le logiciel Inspire est configuré en DSL 5, sur des seuils obtenus aux inserts, affichage en signal vocal:

On le voit, la mesure in-vivo par les aides auditives donne quasi-exactement les bons niveaux in-vivo à quelques dB près, rendant presque inutile la mesure in-vivo « standard », le tout en 2 minutes chrono. Donc:

  • la mesure in-vivo par les appareils n’est pas un gadget
  • et ça marche…

Donc là, vraiment aucune raison de ne pas faire très vite du travail précis.

13 commentaires sur “WYSIWYG, enfin !!

  1. Manip’ intéressante, j’y vois encore des évolutions possibles :

    Les niveaux de pression acoustique ainsi déterminés en fond de conduit nécessitent de simuler les MLE (Microphone Location Effect), en ayant recours à des valeurs moyennes. Je ne connais pas les écarts types inter-individus fonction des fréquences.

    La mesure embarquée dans l’appareil ne permet pas de travailler en gain d’insertion (pas de mesure du GNO).

    L’affinage des cibles en fonction de la REDD et de la RECD n’est pas réalisé.

    L’implantation des différentes méthodologies au sein du logiciel fabricant est-elle fidèle ?

    Une telle évolution est quand même intéressante dans le travail de tous les jours.

  2. Je vois que tu as bossé la chose cette année 😉
    Heureusement qu’il nous reste quelque chose à mesurer (GNO et GI)…

  3. L’implantation des règles chez un fabricant est toujours fidèle puisqu’elle doit être vérifiée et validée par les laboratoires concepteurs des algorithmes. Elle est généralement implémentée en étroite collaboration avec les développeurs de ces même laboratoires.

  4. D’accord… et pas d’accord !
    En postant cette copie d’écran, je voulais que l’on compare les niveaux de sortie, pas vraiment les cibles. Soit dit en passant, les cibles ne sont pas tout à fait identiques, alors qu’il s’agit de la même formule. Pourquoi ?
    Certes, je pense qu’il est obligatoire pour un fabricant d’utiliser strictement l’algorithme fourni par le concepteur de la formule, et d’ailleurs ladite formule est souvent « encapsulée » dans une dll.
    Mais comment se fait-il que pour une même formule on trouve des cibles différentes selon les logiciels ? à cause des entrées possibles. En effet, la plupart des fabricants, en tout cas ceux qui disposent de labos de recherches acoustiques conséquents, font des tests pour évaluer le niveau sonore en fond de conduit avec leurs aides auditives. C’est particulièrement vrai pour les fabricants d’intras mais valable aussi pour tous les autres. A partir du moment où ils ont déterminé ce niveau de sortie en fonction du modèle, ils dérivent l’audiométrie en dB HL fournie par l’audioprothésiste et construisent leur SPLoGramme en fonction de leurs fonctions de transfert maison.
    Le résultat d’une formule de calcul dans un logiciel est donc au final très différent selon que l’on fourni à l’algorithme notre audiométrie de base en HL ou qu’un fabricant fournisse cette même audiométrie déjà « traitée » par ses soins et passée en dB SPL. Une même formule, des entrées différentes, des cibles très différentes…
    Je nuance mon propos sur l' »encapsulage » des formules: on a déjà vu du NAL-NL, qui à l’origine utilise un inconfort statistique, être « adapté » pour utiliser l’inconfort donné par l’audio. Je ne sais plus si c’était juste pour définir un MPO ou même les compressions changeaient. Le NAL est-il plus souple que DSL ?
    Un sujet intéressant tout ça, il se pourrait bien que ça finisse en post sur le blog !

  5. Désolé Clément, mais je suis d’accord avec Xavier, il existe des qualités de cibles méthodologiques. Sans donner de noms, les cibles SIEMENS divergent énormément de celles proposées par NAL, UWO et consorts… De plus, NAL NL1 pour encore le nommé, est une méthodologie créée pour la in vivo (Cf Dylon). Pour travailler sur le « terrain » avec différentes marques, pour moi, ça saute aux yeux qu’il y a des écarts incompréhensibles entre les originales (dont on comprends la philosophie) et celles modifiées pour les logiciels fabricants (qui sont de grandes qualités néanmoins ;-))

  6. @ séb: Je ne pense pas que modifier la philosophie originale apporte de la qualité à la cible. Cependant autant NAL-NL1 doit être certifiée dans le logiciel qui l’utilisera, autant sa conversion SPL – HL ne peut être certifiée par les ingénieurs et responsables de NAL. Les « qualités » différentes dans les logiciels devraient si elles sont un jour reportées par un utilisateurs (audiologiste, audioprothésistes etc…) faire l’objet d’une re-vérification et d’une re-validation. Il ne tient donc qu’aux utilisateurs (donc les consommateurs du produits délivrés par les fabricants) de relever ces différences et de les signaler. Cependant j’admet que la qualités des cibles affichées et calculées dans un système de mesures In Vivo soulignent généralement ce que l’utilisateur appelle « stabilité » d’un produit et finalement c’est ce sentiment général qui demeure années après années (au delà de l’aspect graphique du produit) lorsqu’on parle d’un matériel de qualité. @Xavier: en effet un post sur le sujet serait très intéressant 🙂

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