Au coin, les « Corners » ?*

* …

A l’heure du désengagement de l’Etat dans les contrôles de conformité acoustique (et technique) des centres d’audioprothèse (fin du contrôle par les DDASS), nous sommes donc aujourd’hui dans une situation un peu floue.

Certes, il est toujours nécessaire de fournir un certificat de conformité acoustique aux autorités compétentes, mais ce contrôle peut être réalisé par le vendeur même du matériel… Vous refusera-t-on un certificat de conformité quand vous aurez signé un chèque de plus de 15000€ de matériel (et oui, mesdames et messieurs les non-audioprothésistes lecteurs de ce blog: ça coûte cher de travailler correctement !) ? Et je ne parle même pas ici du coût des travaux d’isolation/correction acoustique…

Si, justement, j’en parle !

Que penser aujourd’hui de l’installation « à la sauvage », alias « en Corners », terme pudique désignant « le-local-du-fond-du-buraliste-ou-du-vendeur-d’après-shampoing-ou-du-boucher-charcutier-et-qui-pourrait-servir-à-vendre-deux-ou-trois-bécanes-par-mois ». Si le local en question a été pensé de A à Z en termes acoustiques, OK (encore que le service rendu aux malentendants d’avoir un audio une demie-journée par semaine…), mais si on se contente de « la porte est bien jointée, là ! », on frise l’arnaque. Pas vu, pas pris…

Si, justement, ça pourrait ne plus passer inaperçu !

Regardez (document qui m’a été transmis par Christian MEYER-BISCH):

Je reprends les termes « manquements à la conformité des locaux », « manquements au contrôle de qualité interne », « manquements à l’hygiène ». Termes tout à fait applicables à n’importe quelle profession médicale et para-médicale.

Qui pourrait donc engager une telle procédure vis à vis d’un centre « défaillant » ? Le syndicat ? Peut-être, mais sur demande d’un confrère. Un patient ? Plus sûrement, après plainte auprès des autorités compétentes.

Donc attention, contrairement aux apparences ces dernières années, les contraintes en termes de matériel, d’isolation phonique, d’hygiène, de diplôme (!!), etc., n’ont pas changé. L’abandon par les DDASS des contrôles, la quasi-inexistence d’actions menées par la sécurité sociale ou autres organismes pourraient faire croire à une réduction des exigences, ce qui n’est pas le cas.

Espérons que le volontariat d’audios acceptant de s’engager dans la normalisation AFNOR permettra, aux yeux des consommateurs, de faire un tri qualitatif.

Et justement, chers « consommateurs », posez-vous les bonnes questions: à l’heure où fleurissent des « plates formes mutualistes » du type de celles que veulent monter MALAKOFF-MEDERIC/KALIVIA, GROUPAMA, la MGEN, SANTECLAIR, etc., uniquement basées sur les prix (jamais je n’ai entendu parler de qualité,ça a l’air secondaire…), demandez-vous jusqu’où peut « descendre » un prix sans toucher à la qualité de service, c’est à dire à l’équipement du centre et la formation de son personnel.

8 commentaires sur “Au coin, les « Corners » ?*

  1. je partage tout à fait cet avis mais il n’y a aucun controle. Et pour info les fournisseurs de matériel, font bien les analyse et le certif de conformité,
    si on controle deja les centres existants sans parler des corners, je pense que la moitié n’est pas aux normes

    En parlant de syndicat, je ne sais pas quel est leur position a ce sujet, j’essaye de les contacter sérieusement depuis 1an, suite à l’union des différents syndicats, et là je reçois leur appel de cotisation
    Je ne reprendrai rien à l’unsaff qui ne fait apparement pas grand chose ou en tout cas les adhérents ne sont au courant de rien.

    1. Il n’y a pas grand chose à prendre à l’unsaf, on ne vient pas y faire son marché…
      Il y a à donner !!
      …de son temps, de ses idées et même de ses économies parce que le temps et les déplacements… c’est connu… c’est de l’argent.

      Alors plutot que de dire « c’est nul, y font rien et moi j’sais c’qui faut faire » prenez « juste » une adhésion à l’UNSAF et venez en AG puis éventuellement au CA et plus on sera nombreux à être syndiqués et impliqués plus on pourra faire avancer les choses.

      Brice

      1. j’attends une chose de mon syndicat c’est que quand on cherche à le contacter et qu’on lui pose des questions, au moins il ait la politesse de répondre!
        J’ai réussi à les joindre en appelant directement à tours et au bout de 4 coup de telephone pour avoir le bon numéro car ce n’etait jamais le bon interlocuteur
        j’attends toujours des réponses
        Je suis désolé mais avant d’etre affilié j’avais des nouvelles de ce qui se fait et je etais investi loin d’etre inactif et je passais du temps à cela

  2. Lorsque j’ai commencé à travailler (il y a une 15aine d’années), les contrôles DDASS existaient encore, valaient ce qu’ils valaient, mais tout le monde semblait faire très attention (confort de travail et conformité à la loi) à son lieu d’exercice. Aujourd’hui, tout ça semble plus relâché et finalement on ouvre un centre en se demandant presque ensuite si ça passe au niveau acoustique. Mais finalement pour quels risques ?
    Je voulais juste rappeler que même si tout aujourd’hui semble « dérégulé », les normes sont les mêmes…
    Concernant le syndicat, je pense qu’il faut que tout ça se mette en place. La fusion n’est pas totalement finalisée, les bénévoles (car tout le monde est bénévole) font ce qu’ils peuvent pour que ça prenne corps…
    La question reste entière: est-ce que non syndiqué, ce serait mieux ? Je connais ma réponse.

  3. Concernant le syndicat : d’accord avec Brice : PRENEZ UNE ADHESION!
    en même temps, c’est vrai qu’ils sont difficiles à joindre….

    Pour ce qui est des « corners », je travaille actuellement en corner. Sur 2 centres intégrés (2j/2j).
    Je ne pense pas avoir fait un bureau/cabine au rabait. Alors oui, j’ai peut-être moins de volumes qu’un centre classique mais je suis dans les clous des textes.
    Quand au certificat de conformité, j’ai été obligé de refaire un des tests dans un des centre car nous n’étions pas bon. Le « vendeur » de mon matériel ne m’a pas donné le certificat sous pretexte que je lui lachait un gros chèque!
    Alors oui il y a sûrement des abus, mais ne généralisons pas s’il vous plait!

  4. En réalité, mon propos ne vise pas les audios qui travaillent dans un centre équipé, de plus ou moins petite taille, ouvert à temps partiel: j’en fais partie.
    Mon propos va dans deux directions: premièrement, je pense que les contrôles, étant devenus non-indépendants, font penser qu’il s’agit d’un bout de papier. Non, attention, les contraintes sont les mêmes.
    Deuxièmement, et ça c’est une réalité aussi: des centres, ou plutôt des « endroits avec audiomètres » s’ouvrent, par des gens qui ne sont pas forcément de la profession, dans des conditions qui peuvent être minimales, et qui ensuite se disent « on va passer une annonce pour y mettre un audio ». N’y a t-il pas certains audios qui font 4 ou 5 (plus ?) de ces « corners » ? Et tous bien équipés et aux normes donc ?
    J’avais juste l’impression qu’insensiblement, par la multiplication des petits, voire très petits centres (une journée ou moins par semaine), on risquait de ne pas vouloir ou peu vouloir (s’)investir, avec les conséquences que ça impliquait.
    Vous pensez qu’il n’y a pas de risques.

  5. Faisons déjà évoluer la loi sur le « volume » minimal de la cabine qui devrait être une « Surface » pour éliminer les « cages d’ascenseurs !!!

Laisser un commentaire