Norme AFNOR: première lecture

La norme NF EN 15927 « Service offerts par les audioprothésistes » vient donc d’être publiée, ce mois de novenbre 2010.

Elle prendra effet le 20 novenbre 2010 et a pour but de détailler « les services offerts par les audioprothésistes pour améliorer les conditions de vie de leurs clients » et de lister les conditions matérielles, ou le processus de « management de la qualité » nécessaires pour atteindre la meilleure satisfaction client possible.

En vrac et en première lecture rapide de ce document de 29 pages, je vois des points qui me sautent littéralement aux yeux, et vont vraiment dans le bon sens:

  • l’audioprothésiste est défini comme une « personne ayant une compétence en audiologie, qui évalue avec professionnalisme l’audition, choisit, adapte et délivre des systèmes auditifs et des services de réhabilitation aux déficients auditifs« . On parle d’audiologie, usage nouveau du terme.
  • la question de la formation continue minimale est abordée: « Afin d’assurer en permanence des prestations de service de haute qualité, l’audioprothésiste doit se tenir au courant des développements dans le domaine de l’audiologie, la technologie, les méthodes et procédures liées aux appareils de correction auditive ainsi que les produits connexes. Cette formation supplémentaire peut se faire de différentes manières, notamment dans le cadre de cours, d’ateliers, de séminaires de formation et de conférences. Un minimum de 20 h par an du temps de travail d’un audioprothésiste doit être consacré à la formation continue« . Bravo ! Ca fait presque deux EPU chaque année, je sens qu’il va y avoir du monde à la Villette !!
  • Attention, tenez-vous bien, une chose qui me fait plaisir: « Par ailleurs, il convient que l’équipement suivant soit également disponible : équipement de mesure des caractéristiques acoustiques des appareils de correction auditive sur l’oreille réelle répondant aux exigences de l’EN 61669« . Oui, il va falloir du matériel de mesure in-vivo. Fini « l’empirisme contrôlé » ! Bien sûr, ça ne veut pas dire que l’in-vivo règle tout les problèmes (ça se saurait), mais au moins, on n’est pas dans l’estimation et la déduction. Donc, il va falloir que tous les centres soient équipés, et ça finira bien par démanger les plus curieux ces beaux joujoux que fabriquent Madsen, Interacoustics, Siemens, Fonix et les autres… Ca veut dire aussi, « au revoir Corners sous-équipés ».
  • « Il convient que les audioprothésistes n’attirent pas ou ne tentent pas d’attirer les clients à l’aide de cadeaux ou autres gratifications sans rapport avec le service, que ce soit directement ou indirectement par le biais de tiers« : fini (j’espère !) les chèques cadeaux, « offres privilèges » et autres dans le même genre ?
  • On y parle de « pertinence » de modèle d’appareil auditif, c’est à dire rester en adéquation modèle et performance par rapport aux besoins réels du malentendant…
  • On y parle « d’enquête de satisfaction » des audios vers leurs clients appareillés…
  • On y parle d’apprentissage de l’audition (et de l’appareil !)…
  • On y parle de soins complémentaires (orthophonie, etc…)…
  • On y parle de devoir faire de l’audiométrie vocale dans le bruit…
  • d’identifier CLAIREMENT le nom et LE DIPLOME de la personne à qui s’adresse le malentendant (pour son acceuil, mais aussi pour la phase d’adaptation et réglages)…
  • Etc, etc…

Bref, ça fait envie, lorsque l’on est malentendant, d’aller chez un audioprothésiste AFNOR.

Qui sera le gendarme de ces bonnes pratiques ?

Document à télécharger impérativement.

XD

3 commentaires sur “Norme AFNOR: première lecture

  1. Je n’ai pas encore lu la norme définitive, les points que tu soulèves sont en effet très intéressants. Je crois que l’obligation de moyen est une bonne voie, l’obligation de résultats étant dangereuse et l’obligation d’éthique n’étant pas possible.

    Je reste malgré tout très dubitatif pour une simple raison : il n’y a pas d’obligation de respecter la norme de même qu’il n’y a pas d’obligation de respecter certaines règles concernant la publicité car elles ne sont exigées que par la convention sécu. Cette convention n’apporte que le tiers-payant or vu le faible remboursement sécu c’est assez peu incitatif.

    La question est donc celle du gendarme comme tu le dis. Les premiers qui vont s’engouffrer sont les assureurs probablement qui l’exigeront pour leur remboursement complémentaire voire leur « orientation » vers le réseau de soin partenaire.
    Après il faudra aussi faire passer un « certificateur » pour prouver qu’on respecte la norme soit des frais et une lourdeur supplémentaire pour ceux qui sont déja « aux normes » (sans le savoir jusqu’à présent).
    Est-ce que cela empèchera certaines pratiques ??
    est-ce qu’au contraire ca ne favorisera pas un peu de publicité supplémentaire sur cet argument ?

    A suivre donc.

  2. Oui, je pense que ces sujets risquent d’être débattus.
    Faudrait-il créer une sorte de « conseil de l’ordre » pour surveiller celà ?
    La certification est-elle obtenue après demande et enquête ou bien automatiquement, charge ensuite à faire la preuve d’une bonne pratique ?
    On est en train de se renseigner…

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