La réalisation d’un SPLoGram sur Affinity 2

Le SPLoGram est la transformation en décibels SPL d’une audiométrie réalisée en dB HL, dans le but d’une utilisation pour la mesure des niveaux de sortie avec appareils auditifs. Ca c’est le côté « logiciel », effectué par les fabricants pour convertir nos audiométries HL.

Le SPLoGramme est censé représenter l’énergie sonore au tympan, en dB SPL, déclenchant une sensation auditive (seuil, inconfort, etc…)
Contrairement à l’Aurical qui propose la mesure par ME-intra donnant un résultat direct en dB SPL (par REDD), Affinity, comme la plupart des chaînes de mesure, propose des mesures audiométriques à l’insert EAR 3/5A, en dB HL.
Mais pour passer en dB SPL, il ne suffit pas d’utiliser les tableaux de conversion HL–>SPL, car le SPLoGram « idéal » est une représentation graphique des seuils en dB SPL dans le conduit auditif de votre patient, avec les phénomènes acoustiques propres à son volume, car les conduits auditifs font rarement 2cc (volume du coupleur servant à étalonner les inserts).
Deux solutions existent en fait pour effectuer cette conversion:
Le REDD (Real Ear Direct Dial) qui consiste à pratiquer une audiométrie en mesurant simultanément le niveau en dB SPL atteint au fond du conduit par une sonde in-vivo lorsque le patient répond. Cette technique est peut-être plus délicate au casque, mais elle est en revanche simplissime avec inserts sur Aurical (voir post sur ce blog « l’audiométrie en dB SPL sur Aurical »).
Le RECD (Real Ear to Coupleur Difference), utilisé ici: différence entre un signal mesuré au fond du conduit et au coupleur.
Sur Affinity, vous avez deux façons de mesurer le RECD: par l’embout ou par « tétine » en silicone de type tympanométrique reliée à un porte-sondes appelé « SPL60 ». L’avantage de ce dernier matériel est que vous n’avez pas à placer la sonde (elle est intégrée dans le matériel), l’inconvénient est de ne pas utiliser l’embout… à vous de voir. Si on utilise ce porte-sondes SPL60, il faudra alors utiliser un coupleur particulier SPL60 pour l’étape coupleur.
Vous sélectionnez une audiométrie réalisée aux inserts EAR 5A et vous passez dans l’onglet REM: la mesure RECD vous demandera ensuite si vous souhaitez réaliser la mesure par l’embout, par le SPL60 ou bien utiliser des valeurs RECD « standards ». Vous voudrez peut-être aussi transposer une mesure faite sur une oreille à l’autre oreille (dans le cas où ça bouge en cabine…).

Donc vous avez réalisé un RECD d’une session précédente et vous voulez l’intégrer à votre session de REM actuelle pour avoir des courbes personnalisées en dB SPL au tympan (SPLoGramme), il suffit de faire un clic droit sur le RECD du patient et de sélectionner « transfert sur actuel »:

 

Le SPLoGramme statistique (issus d’un RECD moyen) sera recalculé en fonction du RECD de votre patient:


Une fois la mesure RECD réalisée, les mesures REAR (Real Ear Aided Response) seront proposées soit en mesure in-vivo classique, soit au coupleur pondéré par le RECD. Le SPLoGramme lu est donc bien le rsultat du seuil en dB HL + RETSPL 2cc (pour passer du HL au SPL coupleur) + RECD mesuré: vous avez un SPLoGramme individualisé, et non plus estimé.

Attention toutefois à passer en mode « oreille » plutôt que « coupleur » si vous voulez faire une MIV sur le patient plutôt que simulée au coupleur (S-REM):


C’est maintenant aussi facile qu’avec Aurical…
C’était peu clair: ils vous le diront mieux que moi…

XAVIER DELERCE

6 commentaires sur “La réalisation d’un SPLoGram sur Affinity 2

  1. Bonjour,
    lorsque j’affiche mon SPLogramme mes courbes de réponse ne dépasse le niveau inscrit. Je m’explique si j’envoie un son ISTS à 65dBSPL en gain j’ai par exemple un gain de 15 dB et si je passe en affichage Spl j’ai une bourbe de réponse à 70 dBPSL, ou est mon gain???

    1. Ca fait partie des « FAQ » posées à DSL (d’ailleurs sans réponse de leur part, les vilains !). Les cibles de NS appareillé (REAR) représentent le LTASS (spectre à long terme) de l’ISTS amplifié pour le malentendant donné. C’est une moyenne (quadratique) des silences et des crêtes, d’où le faible niveau apparent du niveau moyen et donc aussi des cibles. Une voix à « 65dB » n’atteint jamais dans une bande particulière 65dB SPL de niveau moyen, c’est l’addition de toutes les bandes de 1/3 d’octave qui donne 65dB SPL de niveau moyen général. Donc l’ISTS à 65dB SPL amplifié de 15dB à toutes les fréquences ne donnera pas un niveau moyen à 80dB SPL.
      Il était certainement pratique de fournir des cibles de la moyenne à long terme (moins fluctuante que les crêtes), mais l’oreille ne fonctionne pas sur des moyennes, mais sur les informations de crêtes (ou de « creux » pour « l’audition dans les vallées du bruit » en ambiances bruitées par exemple). D’où des cibles qui paraissent faibles, voire sous les seuils en dB SPL pour la parole à 55dB SPL par exemple. Si la visualisation en REAR déconcerte au début, une rapide mesure du GI donnera bien le gain apporté par l’AA.

  2. ok merci pour cette réponse, cela me permet désormais plus clair. Cependant que proposez vous alors pour vérifier nos niveaux de sortir surtout sur des niveaux forts afin de ne pas dépasser les seuils d’inconforts?

    1. Un moyen très efficace: faire une MIV en niveau de sortie (REAR) avec ISTS à 75 ou 80dB SPL en entrée, activer la visualisation de la dynamique (« afficher peaks and valleys » sur Affinity). Les crêtes (LTASS +12dB si pas de compression) du signal mesuré in-vivo ne devront pas dépasser la ligne rouge sous l’inconfort (cible « BOLT » si vous utilisez DSL).

      1. désolé mais je n’ai pas tout compris, j’envoie avec ma unity un signal ISTS à 75 dB et celui ci ne doit pas dépassé cette cible BOLT, c’est cela?

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